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Solidarités
Elles portent les voix des femmes devant les lycéens
En plus de participer à l’exposition « L’Histoire par celles qui l’ont vécue », Françoise, Arlette ou encore Monique ont accepté de témoigner de l’évolution des droits des femmes devant les lycéens yonnais.
« Vous ne pouvez imaginer mon explosion de joie. Je pouvais avoir un compte en banque. J’avais le droit de travailler et même de divorcer ! » Avec les mots de Françoise, l’amphithéâtre du lycée Pierre-Mendès France replonge dans les années 1965 et 1975. Dans les travées, les lycéens chuchotent leur étonnement : « Dire qu’il a fallu des lois… » Osent les applaudissements : « C’est fort ce qu’elles racontent. »
Sur l’estrade, les deux Françoise, Monique, Béatrice et Arlette content leurs vies. Témoignent de leurs histoires de femmes. « De toutes les femmes. » Remontent le temps. « Je n’ai connu la mixité que lorsque je suis rentrée à l’école d’infirmières, à 19 ans », souffle Françoise. Sa voisine lâche à son tour ses souvenirs lycéens « et ce prof de maths qui ne voulait pas de fille dans sa classe. »
Arlette, elle, a commencé à travailler « à 16 ans et demi. » De son premier salaire en 1961, elle n’a pas oublié le montant exact. « 340 Francs… que j’ai donnés à mon papa. » Au milieu de ses camarades, Azalée lève le doigt : « Avez-vous osé vous rebeller contre vos pères ou vos maris ? » Les invitées n’ont pas hésité : « Nous ne voulions pas rester silencieuses, comme ont pu l’être nos mères. »
« Ces femmes se sont battues pour nous »
Lilou savait ces luttes. Connaissait les images télévisées du discours de Simone Veil devant l’assemblée. « Mais écouter des témoins qui l’ont vécu en direct, c’est touchant. Aujourd’hui, on a acquis des libertés, mais on ne s’en rend pas compte. Ces femmes se sont battues pour nous ! » Monique avoue qu’elle n’a pas eu à combattre : « Je suis née en 1951. J’ai un âge charnière. » Mais elle passe le message de son expérience : « Ces lois m’ont permis d’avoir la liberté d’organiser ma vie, mes vies, qu’elles soient professionnelles ou familiales. »
Les cinq femmes disent les avortements clandestins. Rappellent « les faiseuses d’anges. » L’ultime guillotine tombée en 1948 sur l’une d’elles. « Je sais que ma grand-mère a tenté d’avorter par elle-même, souffle Léo. C’est un sujet sensible. » Béatrice, elle, veut libérer la parole. « C’est ce que l’on fait là, face aux lycéens. » Témoigner pour ne pas reculer. « Quand on voit dans certains pays, la régression des lois sur l’avortement… » Mais aussi toutes les « différences » qui existent encore. « Je ne trouve pas ça normal qu’une femme soit moins bien payée qu’un homme, conclut Léo. Hommes, femmes, on est tous pareils. On doit aller de l’avant… ensemble. »
L’Histoire par celles qui l’ont vécue
Initiée par Espace Entour’âge en collaboration avec la mission égalité femmes-hommes de la Ville et cofinancée par la Préfecture de la Vendée, l’exposition propose au public de découvrir, du 7 au 31 mars, 25 portraits de femmes anonymes de l’agglomération qui portent les histoires de toutes les femmes. Après leur mois d’exposition au Cyel, les portraits de femmes circuleront dans d’autres communes de l’agglomération.