Un médaillé des Jeux de Paris au collège Haxo

« J’ai touché une médaille des Jeux Olympiques ! » Les yeux écarquillés, le collégien passe avec précaution la pièce argentée. « Je vous fais confiance, ne la faites pas tomber », sourit Thibaut Rigaudeau. Le paratriathlète yonnais est venu bien accompagné, jeudi 3 avril, au collège Haxo. « Elle est souvent avec moi, cette médaille ! avoue le 2^e des Jeux Paralympiques de Paris. Bientôt, je la laisserai dans son écrin. Pour l’instant, c’est normal de la partager avec les habitants de ma ville. »

Ce matin-là, le sportif offre bien plus que sa récompense en argent. « Il évoque son parcours, sa vie de sportif de haut niveau mais aussi de personne en situation de handicap, et donc, tous les défis qu’il relève au quotidien », souligne Yohann Cantin, professeur d’EPS.

« Sans ma maladie, je n’aurais jamais fait les Jeux »

Dans la salle de classe, les élèves de 5^e découvrent les « outils » du paratriathlète. Le lien qui le raccroche à son guide, sa canne blanche, sa loupe électronique… Surtout, les collégiens écoutent ses leçons. « Dans la vie, tout ne se passe pas comme on a prévu. Quand j’ai commencé à perdre la vue, j’avais de grosses lunettes et j’ai subi des moqueries. Aujourd’hui, je dis que cette rétinite pigmentaire a aussi été une chance. Sans elle, je n’aurais pas vécu tout ça, je n’aurais jamais fait les Jeux. »

Les lunettes qui simulent sa vue passent dans les rangs. Nolan ose sa question : « Comment ta famille a réagi quand elle a appris ta maladie ? » Jason est bluffé par la vitesse de la lecture vocale des SMS de Thibaut. « Il n’y a que les malvoyants ou les aveugles pour comprendre… » sourit l’athlète de 34 ans. La sonnerie a retenti, mais beaucoup ont choisi de « sécher » la récré. Des questions en plus, des échanges encore. Alice et Yacine peuvent repartir les cahiers et agendas noircis d’autographes.