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Septembre 1944… La Roche-sur-Yon libérée

Espérée pendant quatre longues années, depuis l’arrivée des troupes allemandes dans la ville le 22 juin 1940 et la signature de l’armistice, la libération de La Roche-sur-Yon est effective le 17 septembre 1944.


Après le débarquement des troupes alliées le 6 juin 1944 sur les plages de Normandie, la fin de la période d’occupation allemande approche à grands pas à La Roche-sur-Yon. Pourtant, au début de l’été, une grande confusion règne. Les bombardements se font de plus en plus fréquents et les parents, inquiets, envoient leurs enfants à la campagne.

Les habitants se mettent à creuser des tranchées dans leur jardin, dans les écoles… Lors des temps calmes, chacun essaie de se frayer un passage dans la foule qui se presse pour lire les affiches posées régulièrement à la mairie. C’est ainsi que le 27 juillet, on apprend que certains quartiers proche de la gare sont évacués.

Le désordre qui règne dans toute la ville laisse un goût amer à la population qui n’espère plus qu’une chose : l’arrivée des troupes anglaises. On prépare même une grande fête à leur intention le 5 août, mais ces libérateurs se font attendre. « Ils n’arrivent toujours pas, peut-on lire dans le journal des sœurs de Saint-Joseph. Pourtant, on les dit à quelques kilomètres de Nantes. Dire que les belles gerbes tricolores préparées pour les accueillir vont être fanées. »

Le 6 août, c’est à nouveau la panique. La gare de La Roche-sur-Yon est bombardée. Le bâtiment des messageries est en partie effondré et la moitié de la partie voyageur n’a plus de toiture. Le 17 août, les bombes tombent à nouveau sur le bâtiment et l’immeuble de l’école normale n’est plus qu’un amas de décombres.

Libération : une journée inoubliable

Depuis le début du mois d’août, les différents réseaux de la résistance vendéenne s’organisent. Le 18 août, 150 hommes sont rassemblés dans les premiers maquis, dont celui de Dompierre-sur-Yon, mais une cinquantaine seulement est armée.

Le 22 août, la résistance reçoit l’appui du groupe Jedburgh « Tony » qui comprend un officier et un sergent américains ainsi qu’un officier français. Ce groupe s’établit près du maquis R1 de Dompierre où siège l’état-major des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ses missions : fournir des armes, apporter des aides en argent, veiller à l’instruction des volontaires et assurer leur équipement. Des parachutages sont alors organisés qui permettent d’armer de nombreux combattants.

À la fin du mois d’août, les soldats allemands quittent le quartier de l’école Saint-Joseph, où était installée la Feldkommendantur. Mais la guerre n’est pas finie, les troupes allemandes fatiguées et affamées ne cessent d’aller et venir dans la ville.

Le 1er septembre, une colonne allemande arrête un membre des FFI, Auguste Murail, et l’exécute sommairement. Les 4 et 7 septembre, les Allemands font des incursions en ville, libérant leurs camarades prisonniers, pillant la Banque de France et abattant un Résistant, Hubert Cailler, rue Sadi-Carnot.

Ce n’est que le 17 septembre 1944 que la ville est officiellement libérée. Chacun a préparé cette journée inoubliable. À la poste, on confectionne des ceintures bleu, blanc, rouge, des rubans ; les cloches retentissent, des drapeaux sont installés partout… C’est l’euphorie générale. Personne ne pense à dormir et c’est la fête pendant trois jours. Tout le monde s’embrasse pour oublier ces quatre années d’occupation.