Les jeunes parlent de santé sexuelle sans tabou

« C’est intime, ça veut pas dire que c’est tabou ! » Sur la scène des Anciennes écuries des Oudairies, la compagnie Structure Trouble donne la réplique. Max, Coline, Yann et Émile racontent leur quotidien d’adolescents. « Leurs doutes, leurs croyances, leurs histoires d’amour et d’amitié », lâche Anaïs Hunebelle, la directrice artistique.

Dans la salle, des lycéens de Pierre-Mendès France et du lycée Nature passent du rire au chuchotement. La pièce Kama Vortex leur souffle consentement, contraception, avortement, identité de genre, orientation sexuelle… « Elle évoque ce que l’on n’oserait pas forcément aborder avec les autres, avoue un groupe de filles. Avec nos copains, nos parents… »

La santé sexuelle au cœur des Assises de la jeunesse

Cette journée dédiée à la santé sexuelle des jeunes s’inscrit dans le cadre du Mois de la santé sexuelle sans tabou. « Une thématique qui est vraiment ressortie lors des consultations des Assises de la jeunesse, expose Patricia Murail-Gentreau, conseillère municipale déléguée à la santé, à la prévention et à l’attractivité médicale du territoire. C’est pour cela que l’on a souhaité proposer cette action à nos établissements scolaires. Avec la pièce de théâtre et le forum, on aborde le sujet avec bienveillance et sans tabou. »

Sur le stand de SOS Femmes, Ruben parle de jalousie. Ses voisins tendent l’oreille aux dépistages proposés gratuitement par le CeGIDD 85¹. D’autres s’interrogent sur le préservatif féminin. « Tout ça, ça nous remet un peu en question. Sur nos façons d’être, de faire, mais aussi sur nos jugements vis-à-vis des autres », admettent des lycéens devant le stand du centre LGBTQI+ de Vendée². Les discussions s’enchaînent devant les affiches du Planning familial, du Centre de santé sexuelle, de la Maison des adolescents, du CIDFF 85³ et du service Jeunesse de la Ville de La Roche-sur-Yon. « Aujourd’hui, on a entendu parler d’asexualité, de pilule d’urgence, de pornographie, de gay, d’hétéro… conclut Emma. Ce que je veux retenir, c’est qu’il y a plein de façons d’aimer. »

^{1 – Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles.
2 – Le mouvement lesbien, gay, bisexuel, trans, queer et intersexe.
3 – Centre d’information sur les droits des femmes et des familles.}