En immersion chez les patrons

L’odeur vient chatouiller les narines des visiteurs. « Ça ouvre l’appétit », sourient Aurélie et Will. Ce matin-là, le duo se glisse dans les coulisses de la charcuterie-traiteur Saveurs Mouilleronnaises. « Cette visite se fait dans le cadre du partenariat entre l’Agglomération et la Chambre des métiers, note Mireille Pujol, du service emploi insertion de La Roche Agglo. L’objectif est de faire découvrir un métier à des demandeurs d’emploi. »

François Doussin, le patron mouilleronnais, n’a pas hésité à ouvrir ses portes. « La transmission, l’apprentissage, c’est quelque chose qui me tient à cœur, raconte celui qui a servi ses premiers clients locaux il y a 16 ans. On a un beau métier, mais on peine à trouver des charcutiers. On a besoin de futurs apprentis, c’est pour cela qu’il est important d’accueillir, de montrer. »

« N’hésitez pas si vous avez des questions »

À 17 ans, Will a déjà pris ses leçons de terrain. « Dans la maçonnerie, complète le Yonnais. Mais ça ne me plaît pas. Je me rends compte que, depuis tout petit, j’aime cuisiner. Ce que je vois ici se rapproche de ce que j’aimerais faire. » Le couteau de Martin fait danser les légumes. Léo multiplie ses versions de la tartiflette. « On travaille aussi à l’inspiration ! »

Aurélie se laisse guider par les professionnels. « Leurs missions sont très variées, souffle la quadragénaire. Je recherche un travail en restauration, mais cette immersion me montre d’autres opportunités. » Elle observe sans ciller Nathan désosser une épaule de veau. Dans son dos, les rillons terminent leur cuisson. « N’hésitez pas si vous avez des questions », répète François Doussin, qui s’affaire au remplissage des verrines.

Mise en pratique

Dans quelques heures, Aurélie et Will enfileront leur tablier. « Après cette séance d’observation, ils participent à une mise en pratique avec un groupe d’apprenants sur le plateau technique de formation du Centre de formation d’apprentis de la Chambre des métiers », indique Mireille.

Quelques semaines plus tôt, Tahir et Fatoumata y avaient fait cuire leurs premières baguettes. Dans le fournil de Tartine et gourmandise, à Saint-André d’Ornay, les « stagiaires » ont eu le déclic. « Ils ont tous deux évoqué le souhait de suivre la formation en boulangerie à la rentrée 2025. »