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Aux Clouzeaux, il redonne vie aux bateaux d’exception

Le charpentier de marine Antoine Potier construit, restaure et entretient des voiliers de légende, à Aubigny-Les Clouzeaux.


Sa main caresse l’hiloire en acajou vernis. Ses yeux se posent sur les courbes du pont en teck. « C’est un très beau bébé », murmure Antoine Potier. Dernier né du chantier naval AP Yachting, ce Solenn 27 est paré à voguer. « Sa mise à l’eau est prévue à La Trinité-sur-Mer. » Pendant 9 mois, le bateau a été amarré aux Clouzeaux. C’est là, dans l’ancien garage Orsonneau, que le jeune charpentier de marine bichonne ces légendes des mers.

« Dès mes 7 ou 8 ans, j’ai eu cette envie de fabriquer des bateaux. » Les parties de pêche en mer avec son papa tracent son horizon. « Je suivais le Vendée Globe à fond. » Le petit Nesmysien s’invente des histoires de grand large dans l’atelier de mécanique du paternel. « Avec ses outils, je taillais des morceaux de bois pour en faire des petits navires. »

Il en construira des vrais, diplômes de charpentier de marine en poche. « J’ai travaillé pendant 10 ans dans le chantier naval de Franck Roy, à La Rochelle. » Il y apprend les secrets des Joli Morgann, Monotype d’Arcachon, et autres Loup. Ces coques de tradition, Antoine les retape pour les amoureux des régates. « Et puis, j’ai eu envie de prendre des responsabilités et de me rapprocher de chez moi. » Antoine Potier met le cap sur Les Sables-d’Olonne. « Chez Privilège Marine puis Mer et Bois. » Le repreneur du chantier Franck Roy le nommera ensuite chef d’atelier. « Mais l’aventure n’a pas duré. En juillet 2021, l’entreprise a été liquidée. »

« À chaque fois, c’est une feuille blanche »

Pas de quoi rouiller la passion d’Antoine Potier. Dans le hangar familial, il redonne vie à un Bélouga. « C’était une épave. Je le restaure entièrement. » Ce temps passé à redessiner les lignes du voilier le convainc. « Je devais me lancer à mon compte pour continuer à faire ce que j’aime. » Fin janvier 2022, le Vendéen se jette à l’eau. « J’ai acheté les moules aux enchères. » AP Yachting hisse les voiles au salon nautique Le Grand Pavois. « J’y ai signé mon premier Solenn 27. »

Depuis, l’entrepreneur entretient et rénove ces bateaux de course néoclassiques. « À chaque fois, c’est une feuille blanche. Je construis avec le propriétaire, selon son utilisation, l’endroit où il navigue. C’est lui qui fait évoluer le bateau. » Et c’est Antoine qui donne de l’avenir à ces historiques de la Belle époque.