Aram Minassian, artiste en son quartier

« Sur ce mur, je voulais des visages qui racontent des histoires. Des visages tous différents, comme leurs histoires. » Bombe de peinture à la main, Aram Minassian dessine les traits de l’ultime trombine. Un bonnet et des cheveux qui dépassent. « Ensuite, j’ajouterai les émotions… »

Le pan arrière de la maison de quartier de La Vallée-Verte est le dernier terrain de jeux de l’artiste de 27 ans. À quelques enjambées de celui de son adolescence. « J’ai grandi à La Vigne-aux-Roses. J’en ai passé du temps à la maison de quartier avec les copains… »

Les couleurs ajoutées au mur blanc lui rappellent aussi celles qu’il a laissées « au pays ». « Mon papa a fui l’Arménie avec ma sœur et mes grands-parents. Avec ma maman, nous n’avons pu les rejoindre que deux ans plus tard, à La Roche-sur-Yon. »

C’est ici qu’Aram Minassian a affiné son art. Peaufiné sa passion. « Enfant, j’avais de très mauvaises notes… sauf en arts plastiques. » En Vendée, il décroche son bac pro en communication visuelle. Ajoute un cursus commercial et les premiers boulots. « J’ai toujours créé à côté, mais ça s’étiolait… »

« Aujourd’hui, je vis de mon art »

Le Covid le confine dans sa chambre-atelier. « Tout est revenu. J’ai retrouvé du matériel du lycée et je me suis remis à dessiner, à peindre. J’ai eu l’impression de renaître. » Ses tableaux trouvent preneurs. Les galeries font sonner son téléphone. « Aujourd’hui, je vis de mon art et je me sens tellement libre… »

Heureux, devant cette « toile » géante de La Vallée-Verte. « J’ai exposé en octobre à la maison de quartier, là, je m’affiche à l’extérieur, sourit-il. Ce mur, je l’ai tellement imaginé, réinventé depuis 10 ans. J’ai voulu y mettre mon quartier, ses habitants, sa diversité, ses différences, ses cultures… et de la joie ! »