À La Chaize, une leçon de cirque pour les élèves

« Allez Manon, tu peux le faire ! » En haut de la double échelle, la collégienne respire un grand coup. Avec deux copines, elle a dompté le numéro aérien. « On n’avait pourtant jamais fait de cirque avant… » La veille, les 6^e B du collège Saint-Louis entraient, pour la première fois, sous le chapiteau du cirque Micheletty. « En trois jours, on va monter un spectacle que les 28 élèves joueront devant leurs parents et proches », sourit Perle Micheletty.

L’école de cirque vicomtaise est une habituée des « cours » d’art circassien. « La première journée, ils essaient tout : du trapèze au fil de fer, en passant par l’équilibre sur la grosse boule et la jonglerie. » Sharon Micheletty veille sur le diabolo de Naïl et les cerceaux d’Ambre. « Nous avons monté l’école de cirque il y a quinze ans, souffle la mère de famille. Nous avons passé nos diplômes pour partager notre savoir-faire. »

« Certains vont surmonter le vertige. D’autres vont prendre confiance en eux… »

L’assiette chinoise tournoie au-dessus de la tête de Sidonie. « Une fois qu’on a compris le truc, ça va ! » Ses astuces, Shannon Micheletty, spécialiste de l’anneau aérien, les souffle aux oreilles de Jules. « La double échelle, c’est le top. » Max a géré la figure avec son compère, même s’il l’avoue : « J’aurais préféré faire le clown… »

Pas de nez rouge dans les costumes à enfiler pour la représentation. « Il ne faudra pas être stressé déjà ! » prévient Adam. « Ici, j’ai appris que, même si on a peur, on peut réussir », murmure Shaden. Après de multiples boucles, le diabolo de Maxence est tombé. « Ça arrive même aux pros, lance Sharon. Si tu rates pendant le spectacle, ce n’est pas grave, tu souris ! »

Dans l’espace réservé au public, Patrice Puiroux immortalise les progrès de ses élèves : « En 6^e, nous avons des classes à thème : la cuisine, les quatre éléments, les sciences… Pour eux, le fil rouge était le cirque. Aujourd’hui, ils partagent des choses qui vont les souder pour la suite de leur scolarité. »

Face à Yanis, Ylian, Adèle et Nina, Perle Micheletty reprend ses encouragements : « Quand ils arrivent, il ne se pensent pas capables… On les aide, on les guide vers les disciplines où ils vont être plus à l’aise. Certains vont surmonter le vertige. D’autres vont prendre confiance en eux… » Au point d’oser saluer les spectateurs d’un soir. « Ils sont dans la lumière. C’est leur petit moment de gloire. »