À Fougeré, les bénévoles remontent le temps

« Jean-Claude, tu as les plans ? » Dans le cœur de bourg de Fougeré, tous se retroussent les manches. Le tracteur de Benoît fait des ronds sur le parking de l’église. « Il y a 140 chaises à descendre ! » Les retraités du Reflet des Fougères se relaient au pied de la remorque. « On installe l’espace repas et la buvette. » Christian et Dominique vérifient l’alignement des barnums. « Ceux-là ont été prêtés par la commune de La Chaize-le-Vicomte. »

Alix Robet a l’œil sur le chrono. « C’est une course contre la montre », avoue la conseillère municipale. Un sprint pour remonter le temps. Dans 24 heures, la commune vivra une immersion dans son passé, du XV^e siècle aux années 1950. « Un an que l’on travaille sur cette fête historique, rappelle Benoît Roux, le conseiller municipal. Cela fait quelques réunions… »

Circuit en voitures de collection, expositions…

Du temps, Maëlle et Christelle en donnent encore, en se débattant avec la toile de jute qui servira de fond à l’exposition sur les 60 ans de la Cavac et les vieux métiers. « On fait partie des citoyens de la commission ouverte Dynamisation du bourg, qui a planché sur le projet. On a désormais hâte de voir notre commune transformée. »

Jacques, le trésorier des Arts s’emmêlent, navigue entre les panneaux de signalisation. « Demain, tout le bourg sera bouclé. » Seuls les véhicules anciens de l’Amicale fougeréenne des véhicules d’époque circuleront. « Les visiteurs pourront monter dans ces automobiles pour un circuit autour du château de Buchignon, du logis de la Batardraie, du Couvent, de l’ancien prieuré des Cerisiers ou du château de Pierre Brune. »

Dans l’église, aussi, l’heure est aux préparatifs. Claude, Quittrie et Yvonne-Henriette s’affairent à l’installation de l’exposition sur l’histoire du lieu. De l’autre côté de la rue de la Forêt, Véronique se débat avec l’imprimante. « On a encore beaucoup de choses à installer pour reconstituer la maison des années 1950. »

Chez Mémé Églantine

À l’étage de la bibliothèque, c’est « chez Mémé Églantine. » « Dès février, nous avons lancé un appel aux Fougeréens pour collecter des objets anciens, raconte Christiane Herbreteau, dont le livre Fougeréens au temps des galoches a servi de fil rouge à la fête historique. Baignoire 1900, comtoise, landaus, chaufferettes, moulins à café, rouet… On a quelques pépites. »

Sur la passerelle menant à la salle du conseil, le linge d’antan est étendu. Marie-Agnès, elle, met un point d’honneur à la décoration avec un bouquet de fougères. « Forcément incontournable à Fougeré ! » Table, chopines et tabourets attendent le visiteur sous l’enseigne Chez Marie-France. « Les propriétaires nous ont même prêté l’album photo du café. » Un tourne-disque attend les premières notes. « On a vraiment hâte de voir tout ça s’animer… »