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Santé
Tata Alex contera son histoire à La Joséphine
Le vélo-voyage a été sa thérapie. Après son cancer du sein, Alexandra Husta a traversé l’Europe et même filé en Laponie pour « (se) sentir vivante. » Aujourd’hui, à bientôt 39 ans, elle martèle un message de prévention. « Tata Alex », comme elle se surnomme, témoignera à l’occasion de La Joséphine, au Théâtre municipal à La Roche-sur-Yon, samedi 11 octobre à 17 h 30.
« À 31 ans, patatras… » Une annonce qui tombe, un diagnostic qui claque. « Cancer du sein hormonodépendant de stade 2. » Alexandra Husta n’a rien oublié. Ancrés dans sa mémoire, ce matin de janvier et cette petite boule remarquée sous l’aisselle. « Je me suis précipitée chez mon médecin, simplement parce que je ne voulais pas être embêtée lors de mon périple prévu en Amérique du Sud. »
Halte imposée pour la voyageuse passionnée. Passage obligé par les « mammographie, IRM, et autre scanner. » Avant le choc. « Pendant deux heures, j’ai pleuré comme une madeleine, avoue la Ligérienne. Un mois après, je commençais les traitements. » Sur les chemins de la bataille, elle avance. « Le grand chelem : chimio, radio, hormono*… Perte de cheveux, nausées, maux de tête et fatigue chronique… »
Tata Alex achète Jeannette
Pas question que la maladie ne bouche son horizon. Une fois les premiers protocoles avalés, Alexandra reprend goût à l’aventure. « Une idée en tête : reprendre ma vie là où elle s’était arrêtée. Si je ne pouvais pas encore voyager, le monde allait venir chez moi. » L’habitante de Haute-Goulaine ouvre sa porte. Un bout de son cœur aussi. « Une amourette est née avec Felipe. Au milieu du tunnel, il a allumé la lumière. » Ce « prince charmant brésilien » lui conte ses histoires de vélo-voyage. Et conclut par une promesse. « Il reviendrait à la fin de mes traitements et nous ferions l’EuroVelo 6 jusqu’en Roumanie. »
Celle qui se fait appeler « Tata Alex » achète une bicyclette. « Je l’ai appelée Jeannette, en hommage à ma grand-mère Jeannine décédée six mois plus tôt. » En selle, elle forge ses mollets. « Des allers-retours à Nantes, quelques jours vers Tours, puis le Sud de la France. 2 500 kilomètres en un mois et demi et enfin 5 000 kilomètres vers le Nord et la Belgique à l’été 2020… » La route des soins, elle, passe par la mastectomie, les rayons et l’hormonothérapie. Au carrefour de sa vie, la trentenaire ne recroisera pas Felipe. « Mais mes projets posés au fond du gouffre, eux, sont bien restés. »
« J’avais besoin de ça pour me sentir vivante »
En juin 2021, elle pédale sur l’EuroVelo 6. Trace le long de la Loire, du Rhin et du Danube. « Je suis arrivée à la Mer Noire début août. » Le retour, toujours en deux roues, via la Bulgarie, la Grèce et l’Italie. « 8 500 kilomètres en cinq mois pour une fille qui a eu 5/20 en sport au Bac. » À la maison, Alexandra ne traîne pas longtemps. Pour son neveu, elle accepte une mission : rencontrer le vrai Père Noël. Elle enfourche Jeannette et file en Laponie. « Il y aura aussi la Toscane, Munich, la Suisse, Barcelone. » Seul rythme imposé : « Pas plus de six mois », le temps d’écouler le stock de médocs.
« J’ai fait 23 000 kilomètres en trois ans et je suis enfin rassasiée. » Terminée, sa vélo thérapie. « J’avais besoin de ça, de sentir mon cœur qui bat, pour me sentir vivante. » Conclus, ses récits de voyage. « J’ai failli mourir à 30 ans, je voulais laisser une trace en les écrivant. » Aujourd’hui, elle raconte. « Je donne des conférences un peu partout, dans les communes, dans des Ehpad. » Alexandra partagera son histoire sur le village de La Joséphine, le 11 octobre. « Pour porter le message de la prévention, toujours… »
* Chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie.