Dans les quartiers, habitants et médiateurs partagent le café

Jeannine est ponctuelle. À 10 heures, la nonagénaire a rallié le point de rencontre, à l’arrière du bâtiment C de Jean-Yole. Cette fois, elle est venue au café habitants sans son chien. « Il s’appelle Gamin, c’est la mascotte du quartier », sourit Martine, sa voisine du bâtiment A.

Toutes deux se définissent comme « des habituées du rendez-vous. » Et ce ne sont pas Christel et Nicolas, les médiateurs sociaux, qui vont les contredire. « Ce café habitants a des objectifs multiples, précise le duo d’agents de la Ville de La Roche-sur-Yon. C’est d’abord un support à la rencontre et à la relation. Il nous permet d’échanger autour de l’ambiance du quartier, mais aussi de nous faire connaître, en présentant notre métier et nos missions. »

« On peut parler du quartier, dire si on a besoin de quelque chose »

L’été, les médiateurs s’installent au pied des tours et au cœur des quartiers plusieurs fois par semaine. « On déplie la table de pique-nique près d’un banc au cœur du quartier. L’hiver, on privilégie les halls d’immeuble. » Pour inviter les habitants à partager un café, un thé ou un sirop, les agents indiquent leur future présence sur des affiches. « On informe aussi lors de nos tours de rue. » Mais la meilleure com’, c’est celle des gens du coin ! « Certains n’osent pas venir, souffle Martine. Moi, je leur dis qu’il faut. Dans l’immeuble, on ne se voit pas. Ici, ce n’est pas pareil. »

Gaëtan n’est plus à persuader : « Je promène le chien et je viens. Ça m’occupe. » Fejzi, lui, profite de ses vacances pour partager le café serré et le moment. « On peut parler du quartier, dire si on a besoin de quelque chose. Ça peut créer de l’entraide. »

Christel et Nicolas jonglent entre renseignements administratifs, orientations vers les structures compétentes et nouvelles des uns et des autres. « C’est un travail de proximité et de lien avec la population. On répond aux besoins des personnes, à leur rythme. On fait avec eux. Et, parfois, des beaux projets collectifs prennent vie. » Claude et sa petite-fille Nina font le détour : « La dernière fois, je ne suis pas venue, je ne sais plus pourquoi. Mais là, on est toutes les deux ! » La famille occupe la conversation. Midi a sonné, la table est repliée. Jeannine se lève : « Vous partez déjà ? »